Classés sous l'ordre alphabétique des titres, ces poèmes brefs pour la plupart (allant d'une ligne à une fable très courte) usent de toutes les ressources de la langue, sur le plan sonore et rythmique. On sent que l'auteur est intéressé par le versant musical de l'écriture et qu'il écrit comme on jouerait d'un instrument. L'autre intérêt de ces poèmes, outre leur évidente maîtrise littéraire, est leur aspect humoristique, fouillant les dessous de la langue, pour en faire apparaître les pièges ou les beautés. On pourrait dire qu'il y a deux filons dans ce recueil. Le filon des poésies narratives, dans une ambiance parfois moyenâgeuse, qui sont l'occasion de déclarations d’amour ou des revendications d’amour, des professions de foi aussi. C’est tout un univers de conte merveilleux, humoristique parfois, très attentif à la musicalité de la langue. De petits bijoux. Le second filon, que j’adore, est celui des petits poèmes sonores, très ludiques, très inventifs, qui manient la langue avec une gourmandise et un plaisir communicatifs. J’aime qu’ils soient brefs. Qu’ils utilisent parfois des formes ludiques (boules de neige, palindrome, etc). Une constante invention. Avec en arrière plan des allusions à d’autres poètes. Une lecture hautement recommandable. Un recueil où picorer à sa convenance des petites parcelles de bonheur.
Gérald Castéras.