Un texte d’une très grande profondeur. Épouse d’un homme polygame, orageux, modelée pour peiner et sevrée de tout plaisir, le mode de vie de Yemma se résumait au « contentement » dans une société où l’époux a toujours raison, et où on vendait les filles comme des marchandises.

Le déshonneur de la famille ne pouvait venir que par la femme. Conséquemment, Yemma déversait son trop-plein sur ses enfants et ne leur démontrait ni tendresse ni affection.

Puis, il y avait la marâtre Sfia au cœur plein d’amour et de bonté. Fort consciente du destin de ceux qui grandissent dans la misère ou dans la rudesse de la vie.

Non, je ne vois aucune dureté chez l’auteur qui nous révèle ce qu'a été son enfance. Bien au contraire. Il devait accepter ce « putain de maktoub », cette génération de gens soumis à l’autorité, entre le hasard et la fatalité.

Pendant ma lecture, plus rien d’extérieur n’avait d’importance pour moi. Je recommande chaudement cette œuvre surtout pour la sincérité de son auteur et pour sa plume magistrale.

Andrée