J'admire Guy pour cette oeuvre reflétant une humanité bienveillante bien que lucide et son art de jongler avec les mots avec une facilité déconcertante pour moi. Un art naturel, inné, s'appuyant tout de même sur une culture encyclopédique. A lire et relire, à méditer.

Il ressemble à quoi ce futur proche ? Si l'on s'en tient au poème éponyme, pas forcément enviable, et sur la base de notre situation actuelle, peut-être vaut-il mieux ne pas le connaître. Mais sur l'impression que laisse ce recueil, surtout fait de bonheurs, de reconnaissance à la vie, aux personnes aimées, à la nature, aux écrivains et aux artistes, et aussi d'un peu d'espoir.
Voilà toutes les raisons d'aimer ces poèmes où le jeu de mots sous toutes les formes est élevé au rang d'art (plutôt que mis au rancart).
Adorable "Alice au pays des mères veille", nostalgique et émouvant "Monochrome", magnifiques "jardins sans queue ni tête", terrible "Détruire dit-il" tellement d'actualité hélas, lumineux "Naissance/Renaissance", osé "Ode à l'annelide", ce sont quelques-unes de mes perles choisies, mais une nouvelle lecture m'en ferait choisir d'autres à coup sûr.
Les clins d’œil et hommages abondent, normal pour un amoureux des mots. De Verlaine dont certains poèmes semblent directement inspirés, à Rimbaud, Rousseau, Léo Ferré. De tous, un me parle plus particulièrement, ce "Monstre du dehors, la bête à l'intérieur", adressé à un certain K.
Voilà une nourriture qui ne peut que nous redonner force et foi (en l'amitié, l'amour, la littérature) pour affronter notre futur proche. On en aura besoin.

Guy Bellinger offre à ses lecteurs un superbe bouquet de poèmes colorés de tendresse et parsemés d'humour. C'est une envolée lyrique, "un traitement non-médicamenteux" de la sinistrose, une "terre-thérapie" à découvrir et déguster sans modération. Au bonheur d'écrire de l'auteur fait écho le plaisir de le lire.