Très beau livre, Diane, bien rédigé dans un style qui donne toujours l'envie de poursuivre sans trêve la lecture. Pourtant la matière peut être aride (tout comme celle de l'archéologie d'ailleurs). Elle ne t'effraie pas, ta prose continue son excursion judiciaire, déterminée et tranquille. Ton ouvrage est fort utile car il apporte un regard d''honnête femme' sur les diverses composantes de la machine judiciaire. Et ce qui est bien, tu vas fouiller les codes afin de comprendre. Je partage ton intérêt pour ces 'comparutions immédiates', j'ai suivi plusieurs fois, à Paris, les 'flagrants délits' ; ce sont des lieux où l'on prend la mesure des tensions, malheurs et crispations de notre société.
Ton livre me rappelle aussi quelque chose qui m'avait frappé (en comparution immédiate ou en correctionnelle): on traite les personnes selon leur maîtrise de la langue : le tribunal est l'un de ces lieux où la langue exclut radicalement, de plus si l'on se retrouve comme prévenu c'est le plus souvent que l'on n'a pas su user opportunément de la langue, la violence parle pour les mots que l'on n'a pas ou ceux qui ne peuvent être entendus par les interlocuteurs. J'ai vu également comment la classe sociale d'appartenance introduit de notables différences de traitement: l'avocat n'est pas le même et, curieusement, les débats sont beaucoup plus longs... Et il n'y a pas beaucoup de riches en prison...
Bravo en tout cas pour tes observations intelligentes, souvent rédigées avec beaucoup d'esprit. Tu mets un peu de lumière dans un tableau assez terrible de notre société.
Avec les amitiés de Jean-Pierre