Si Bernard débarque sur l’île d’Émeraude pour rendre visite à son père, il est surtout ravi de revoir sa chère « tantine », la peu aimable Mesclyata Dumont, pour l'entretenir de son projet. Il aimerait en effet envoyer un groupe de personnes séjourner sur ce bout de rocher perdu au milieu de l’océan. Mais qui voudrait s’offrir un voyage au sein de cette petite nation ? Pour Mesclyata, il n’y a rien à y voir sinon des otaries et un volcan endormi. Bernard n’est pas de cet avis. Selon lui, des gens seraient prêts à payer pour découvrir cet endroit isolé, sauvage, dépourvu de monuments et battu par les vents. Le neveu connaît son affaire. Néanmoins, pour la mener à bien, il doit encore obtenir l’accord des Émeraudiens, gens simples et sans prétention qui se moquent bien de perturber leur quotidien pour enrichir leur trésorerie et dans quel intérêt ? Eh bien, ils pourront envoyer à leur tour leurs enfants faire du tourisme à l’étranger. L'ensemble de la population trouve ce motif aussi absurde que d'envoyer des éléphants de mer sur la Lune. Malgré le scepticisme général, le projet de Bernard est largement adopté par le biais d’un vote. Le neveu rentre en France s’occuper du recrutement des candidats au séjour. Pendant ce temps, sur l’île, la tante se charge de tout organiser pour accueillir ces inconnus, et tous ces descendants d’anciennes pirates non repenties se mettent à l’ouvrage pour rendre cette visite profitable. Pourtant, personne n’est dupe, surtout en ce qui concerne les motivations réelles de la tantine et de son neveu. Cette chère Mesclyata a toujours montré trop d’indifférence à l’égard du sort des enfants, à commencer par ses propres petites filles, pour se soucier de leur financer un voyage à l’étranger, même pour parfaire leur instruction.